Harmoniques et Synchronicités 2: De quoi sont faits les rêves?

6 septembre 2015

Harmoniques et Synchronicités 2: De quoi sont faits les rêves?

Cet article fait suite à "Harmoniques et Synchronicités: la synchronicité de Nietzsche" écrit en 2014, dont voici le lien:

http://lavoixdesanges.canalblog.com/archives/2014/07/10/30228633.html

De quoi sont faits les rêves ?

(la vision du livre)

Nous sommes en 2002. Depuis la Synchronicité de Nietzsche, je disposais d’un moyen infaillible d’obtenir une réponse à mes questionnements : un « bon génie » apparaissait à ma demande et me répondait en employant ma propre voix intérieure. C’était un moyen irrationnel - certes- mais efficace.

Au 25 janvier 2002, jour de mes 28 ans, j’ai eu une intuition très forte. Je me suis mis en tête que j’allais bientôt avoir une vision ou plutôt : une Vision avec un grand V. J’ai pris mon bloc-notes destiné aux expériences « mystiques », ou perçues comme telles, et me suis mis à écrire mot pour mot, presque mécaniquement:

Il n’y a pas de hasard.

Tout a un but.

Toute rencontre est une initiation pour la prochaine rencontre.

Il y a l’Etre Intérieur et l’Etre Cosmique.

Il y a aussi le Corps du Monde… Tout a un sens. Il y a les rêves. Il y a les visions. Tout cela a un but et bientôt je trouverai. J’aurai la vision. La Vision. Tout s’enchaînera : tous les événements se justifieront, ils trouveront leur raison d’être à travers la Vision. Ils convergeront. La Vision explosera, elle irradiera. (…)

La Vision. Je sais qu’il y a une vision dans ma vie qui m’attend. A moins que ce soit moi qui l’attende ? Cette Vision m’éclairera sur les mystères de la mort et sur le Monde de la Source.

J’ai refermé le bloc et suis resté dubitatif et impatient aussi. Tout n’était pas clair dans ces mots. Néanmoins je ne sais pas pourquoi, mais j’avais la certitude, la ferme conviction que cette Vision viendrait. Et je ne m’y suis pas trompé…

Une dizaine de jours plus tard... Le soir du 5 février 2002.

C’était un soir absolument comme les autres. Je venais simplement de me mettre au lit et commençais à m’assoupir. Dans ces moments-là, tout le monde connaît la sensation que provoquent ces visions dites « hypnagogiques », c’est-à-dire, les visions qui mènent au sommeil. On commence à s’endormir et de multiples visages, de multiples paroles viennent à notre esprit, nous hypnotisant et nous emmenant vers des rêves parfois saugrenus. Pour le coup, la première vision que j’ai eue était une sensation de lumière qui vint me frapper le front. J’étais dans un état de conscience intermédiaire et ne comprenais pas d’où venait la lumière ; c’était simplement une lumière agréable. Une phrase me vint à l’esprit tandis que la petite lumière continuait de m’arroser le front :

Tu devras lire le Livre.

Sur le coup, je m’endormis totalement sans prêter attention à cet étrange ordre de mission. Mais ce n’était que le début de la fameuse Vision annoncée au soir de mon anniversaire car il se passa quelque chose qui ne m’arriva jamais plus : la Vision revint et… me réveilla. Généralement, les visions nous plongent dans le sommeil ; celle-ci m’en a tiré. Et j’entendis l’exhortation, une seconde fois ; cette phrase lancée comme un ordre :

Tu devras lire le Livre !

Incroyable. J’allais m’endormir au moment où « quelqu’un » m’a dit que je devrais lire le Livre ; et comme je m’endormais, ce « quelqu’un » est revenu à la charge et m’a répété l’ordre de manière à ce que je ne l’oublie pas. Et là, j’ai vu quelque chose d’inexplicable.

Un livre immense planait en plein ciel. Il avait les proportions d’un monument, je dirais d’un dolmen ou d’un menhir comme on peut en trouver à Stonehenge, peut-être encore plus gros, c’est difficile à dire. Le Livre était ouvert et dans ses pages, il n’y avait ni lettres ni chapitres, il n’y avait en fait que la course des nuages. Les pages de ce livre étaient taillées dans la matière du ciel ! Et au-dessus du Livre, ce que je vis était encore plus extraordinaire. C’était un soleil… un soleil en forme d’œil. Ou un œil en forme de soleil. Je pensais au fameux œil d’Horus de la culture de l’Ancienne Egypte ; pourtant, ses formes étaient légèrement différentes. Cet œil d’Horus était simplifié ; c’était un œil taillé dans la matière du soleil, c’était… irréel. La phrase semblait bien venir de l’œil. Tandis que j’admirais le Livre monumental dans le ciel avec ses pages célestes, j’entendais de chaque côté de mes oreilles comme le sifflement du vent ou de quelques battements d’ailes, des sifflements qui passaient d’un côté à l’autre de ma tête, régulièrement. Comme si je volais en fait. Ce souffle de vent était très précis. Après cette vision bouleversante, cette Vision Majuscule, j’ai rallumé la lumière, j’ai pris mon bloc-notes. Et je l’ai décrite du début à la fin. Mon intuition avait donc été juste : une Vision m’attendait et après celle-ci, plus rien ne serait jamais pareil.

C’est là que reprend mon dialogue avec mon Etre Intérieur… Je m’adresse à lui comme à quelqu’un de réel. Un être en chair et en os, mais c’est ma voix intérieure. Il me faut peu de temps pour lui donner « corps », en quelques sortes. Pourtant, il apparaît très vite et sa conscience est bien là… Je lui dis :

- Chère Voix Intérieure… je pense, j’imagine que tu es là, que tu m’entends… J’ai une question importante à te poser.

- Je sais… Je sais tout ce que tu veux demander depuis longtemps. Exprime-toi, puisque tel est le chemin.

- Voici ce que je voudrais comprendre. Outre l’interrogation que suscite cet ordre « tu devras lire le Livre- Quel Livre ?- je voudrais savoir de quelle matière sont faites ces visions, concrètement : de quoi sont faits les rêves ? Si je peux obtenir la réponse, quelle fantastique découverte ce serait ! Nous connaissons tant de choses sur la composition de la matière et strictement rien sur les rêves. C’est très frustrant.

- « De quoi sont faits les rêves ? ». Ce n’est, encore une fois, pas la bonne question. Mais je comprends que tu la poses.

- Tu veux dire que les rêves ne sont pas « faits » ?

- Précisément. Ils ne sont pas « faits » ni « fabriqués » au sens où on l’entend dans ta dimension. Cela reviendrait à demander de quoi sont faites les images d’un film qui passe à la télévision ou au cinéma. Les personnages d’un film paraissent réels, en chair et en os, or ce ne sont que des enregistrements, des informations. C’est une retransmission.

- Je ne comprends pas où tu veux en venir. Peut-on comparer les visions de l’intérieur avec les films de la télévision ou du cinéma ?

- Je vais prendre un exemple précis. Lorsque tu passes un DVD dans ton lecteur, par exemple, un concert de ton chanteur favori, tu as la sensation que tout ce qui se passe lors de ce concert est synchrone avec le fait que tu le regardes. Tu as le sentiment, l’impression que ce chanteur est là, devant toi, ce dimanche 6 septembre à 10 heures. Tu le vois, tu l’entends, tout semble correspondre avec ce que tu vis à cet instant. Pourtant, le concert a été enregistré il y a des mois, des années même. Il y a donc un décalage et cela, ton cerveau l’a parfaitement bien intégré. D’autre part, la durée du concert semble correspondre à la réalité ; or, si ton DVD dure environ 1 heure 30, le concert a duré, en réalité, quasiment le double. Il y a eu un montage et de longs moments ont été supprimés. La question que tu te poses est : de quelle matière est faite l’image de mon chanteur favori ?

- Hé bien je sais qu’elle est issue d’un disque laser qui a été glissé dans le lecteur.

- Cela a-t-il un intérêt ?

- Non. Ce qui m’intéresse, c’est le contenu, pas le fonctionnement du lecteur DVD.

- Nous y sommes… pour tes visions, c’est la même chose. Le fait est que tu aimerais toucher du doigt la « réalité » des images, passer ta main à travers l’écran et serrer la main de Peter Gabriel, par exemple, pour le remercier du bonheur que sa musique te procure. Tu ne le peux pas et cela ne te pose aucun problème, même si l’artiste paraît si réel de l’autre côté de l’écran.

- Ainsi, tu affirmes que la vision du Livre est comme le concert, c’est-à-dire d’une durée différente de la réalité ?

- Exactement. La Vision du Livre appartient à un autre temps et a une durée différente de celle de ton quotidien. Combien de temps es-tu resté devant le Livre à le contempler ?

- Je ne sais pas du tout. Plusieurs minutes en tout cas.

- C’est faux. La vision, en termes de durée réelle, n’a duré qu’un millième de seconde. Peut-être même qu’elle n’a « pas » duré, qu’il n’y a pas de temps… notion difficile à accepter, n’est-ce pas ? Tu as eu à peine le « temps » de fermer les yeux et de les rouvrir. Ton cerveau a perçu quelque chose qui lui a semblé durer plusieurs minutes alors qu’en réalité, cela a été bien plus court. Cette vision a une durée différente de ce que nous croyons en recevoir, comme un concert enregistré à un autre moment dans un autre espace. Il y a un décalage incontournable. Il en est de même pour la taille du livre que tu as vu. Il t’a semblé gros comme un gros dolmen de Stonehenge mais, les proportions, comme les durées, sont différentes dans la dimension de tes visions. Peut-être même… qu’il n’y en a pas. Tu as simplement vu quelque chose qui appartient à une autre dimension. Ainsi, la question « de quelle matière sont faits les rêves » n’a pas de sens, puisqu’il s’agit d’un autre monde, dans lequel les idées de matière, de temps et d’espace n’existent pas, pas comme nous l’entendons pour le moins.

- Donc j’ai perçu quelque chose qui ne répond pas aux mêmes lois que celles de la réalité quotidienne ?

- C’est cela. Et tu réagis normalement, pour tout dire. Imagine que l’on poste Léonard de Vinci face à l’écran de ta télévision pour qu’il regarde le même concert. Il réagirait comme toi : il se demanderait comment il est possible d’intégrer le chanteur, son groupe, ses techniciens et les milliers de personnes du public, dans cette petite boîte rectangulaire, la télévision. Sa première réaction serait d’essayer d’ouvrir la télé pour y trouver « de quelle matière » tout cela est fait. Quand on lui dira que tout est contenu dans le petit disque de 12 centimètres de diamètres, il ne comprendra pas davantage. Voilà ce que tu essayes de faire ! D’un autre côté, quelle est l’utilité de comprendre cela ? N’est-il pas, à la base, plus intéressant de recevoir le contenu du concert – ou de la vision- plutôt que d’en comprendre le comment ?

- C’est vrai. Mon esprit s’est accoutumé à savoir que tout est contenu dans un disque laser et le fonctionnement de cette technologie pourrait représenter un intérêt. Mais ça ne m’empêche pas de dormir de ne pas savoir comment le CD retransmet les images.

- Nous y sommes. A présent, je voudrais comprendre : pourquoi est-il si difficile pour toi d’accepter que tu puisses voir des choses qui ne correspondent pas à ta dimension ? Tu as juste eu une fenêtre ouverte sur une autre dimension, un autre espace-temps dont les lois n’ont rien à voir avec celles du quotidien. Tu as perçu cela et c’est inaccessible, comme ton chanteur dans l’écran. Pourquoi est-ce si difficile ?

- Parce que je voudrais savoir !

- Léonard de Vinci n’a jamais eu accès à la technologie des lecteurs laser, ce n’était pas de son époque. Comprendre la matière des rêves te demande d’effacer toute notion de temps et d’espace. En outre il est possible que nous n’ayons jamais de réponse à ce sujet. Et alors ?

- Tu as raison. Alors maintenant, je vais poser la bonne question : que dois-je faire ?

- Hé bien… C’est simple : trouve le fameux Livre que tu dois lire !